78Comments on “Pharmacopée n°12”. Oui, aller vers la joie tout en traversant la souffrance. Etre joyeux malgré la présence inéluctable de la souffrance. Faire Un avec elle, au lieu de la fuir sans cesse. Ce qui dépend de nous et ce qui n’en dépend pas.
Lavie est bien trop courte pour la perdre. .. Je vous laisse lire et méditer les paroles tellement justes d'Alexandre Jollien
AlexandreLacassagne, le Feu prédomine dans votre thème natal et vous apporte intuition, énergie, courage, confiance en vous et enthousiame ! Vous êtes enclin à la passion et savez affirmer votre volonté, aller de l'avant et contre vent et marée, avec force, aller jusqu'au bout de vos rêves et de vos buts.
Court mais essentiel. À la limite de la philosophie. Alexandre Jollien est "anormal". Voire, aux yeux de certains, "un débile". Quel débile La parole fonctionne au ralenti mais l'esprit est bien là , vivant, incisif. Plus humain que jamais. Que personne. Le "métier d'homme" ne consisterait-il pas à "éviter la blessure engendrée par des considérations trop hâtives, de s'astreindre
AlexandreJollien : « La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on n’en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de
Alexandre– Black Belt. Le forum de 7-Shapes › Forums › Présentez-vous ! › Alexandre – Black Belt. Ce sujet contient 4 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Julien, le il y a 3 mois et 2 semaines. Vous lisez 4 fils de discussion. Auteur. Messages. Alexandre. Participant. Bonjour, 20 ans d’industrie, avec des expériences dans différents
iG1ykm. l'essentiel Alors que les tests ADN ont la cote en France, pour certains c'est toute une vie qui peut se jouer à l'obtention des résultats. Des réponses qui ont fait la lumière sur leurs origines, Aurélie, Alexandre et Gérard en ont obtenu. Pour la Dépêche du Midi, ils racontent comment ils ont raccordé les fils de leur vie. "C'est incroyable", confie Aurélie. Il y a deux mois, cette mère de famille toulousaine de 31 ans a reçu les résultats de son test ADN. Depuis, sa vie a pris un tournant inattendu. "On part de rien et on se retrouve avec une famille paternelle de onze frères et sœurs", s'étonne toujours la jeune maman. Cette famille, Aurélie l'a retrouvée un peu par hasard, elle qui n'en a jamais eu et a été "placée à la DDASS" à l'âge de six ans. Un jour, alors que son fils de six ans rentre de l'école, il lui demande quelles sont ses origines. "Mon fils est typé comme moi, peau mate, yeux marron. J'en ai beaucoup souffert à l'école et quand il m'a questionné à son tour sur sa couleur de peau, j'ai décidé de faire un test." A lire aussi ENTRETIEN. Tests ADN "Je ne suis pas certaine que les gens qui y recourent aient conscience du danger", estime une généalogiste Quelques jours plus tard, le verdict tombe. "Mes origines ethniques affichaient 60% de sang italien", explique Aurélie. Mais, surprise, en plus de ces informations, la jeune femme obtient une correspondance de 6% avec un autre utilisateur du test. "Je ne m'y attendais pas du tout. Après avoir eu accès à son nom, prénom et sa photo sur le site que j'ai utilisé, j'ai réussi à contacter cette personne sur les réseaux sociaux. C'était le neveu de mon père biologique." Sous le choc, Aurélie reçoit quelques photos de son père enfant. "La ressemblance était dingue, j'ai reconnu mon père tout de suite, on aurait dit mon fils !" Aurélie est maintenant en contact avec sa famille paternelle, son père biologique ne s'est quant à lui pas encore manifesté mais la jeune femme "n'attend rien" de lui. "Pour moi la boucle est bouclée, j'ai des réponses sur mes origines et c'est ça l'important." Mouton noir De son côté, Gérard, retraité de 66 ans, a mis fin à des années de qu'en-dira-t-on. "Depuis ma tendre enfance, il y avait des on-dit, des rumeurs", explique-t-il. Il faut dire que son histoire n'est pas commune. "Dans les années 60, c'était rare de voir une femme vivre avec deux hommes, surtout dans un petit village du Médoc", confie l'ancien imprimeur. Une vie dont l'enfant qu'il était n'a pas souffert. "Je ne me rendais pas compte de ce qu'il se passait, j'ai toujours été protégé", raconte-t-il. Toutefois au décès de ses "deux papas", le tonnerre gronde dans la famille. "Mon frère me jalousait parce que j'avais été très gâté par le second compagnon de ma mère et les rumeurs allaient bon train." Pendant des années, Gérard entend qu'il doit sûrement être le fils de cet homme, et non pas du mari de sa mère. "J'avais besoin de savoir lequel de ces deux hommes était vraiment mon père", explique le retraité. Finalement, après un test de paternité effectué avec l'une de ses sœurs plus âgées, Gérard découvre que le mari de sa mère est bien son père biologique. "Quand j'ai reçu les résultats, j'étais surpris. Je les aimais tous les deux mais mon père biologique était moins proche de moi. Au moins, cela a permis de clarifier la situation. Dans la famille, on ne parle plus trop de tout ça." "Je voulais savoir qui était cet homme" Pour Alexandre, l'histoire est toute autre. En 2020, alors qu'il avait le nez plongé dans les cartons de documents de ses parents décédés, le jeune homme a fait une découverte surprenante. "Je suis tombé sur un dossier médical qui prouvait ma conception par don de sperme", raconte-t-il. Face aux papiers gynécologiques et aux spermogrammes éloquents, Alexandre décide immédiatement d'entamer des recherches. "Je voulais savoir qui était cet homme", explique-t-il. Après avoir effectué trois tests différents, le jeune homme recolle les morceaux de l'identité d'un géniteur aux origines bretonnes et le contacte. À l'autre bout du fil, Jacques, 72 ans au moment des faits, reconnaît avoir donné son sperme entre 1984 et 1986. "Après avoir fait un test ADN, nous avons découvert qu'il était bien mon géniteur." Au même moment, lorsqu'il entreprend les analyses, Jacques découvre à son tour qu'il n'a pas le père biologique qu'il croyait. "On a eu une histoire miroir en découvrant que Jacques était le fruit d'un adultère." Depuis, même si la nouvelle a été difficile à digérer, les deux hommes sont régulièrement en contact. Alexandre est devenu président de l'association PMAnonyme qui milite pour "que les personnes issues de don de sperme puissent avoir accès à l'identité de leur géniteur."
Je reproduis ici un cours que j’ai préparé il y a quelques années sur la question du handicap et de la différence, à partir de la lecture de L’éloge de la faiblesse, premier ouvrage d’Alexandre Jollien, philosophe suisse qui puise dans la philosophie antique une inspiration continue. Il est un exemple vivant de la pertinence de la philosophique antique, et de son utilité pour affronter les épreuves, en particulier celle du handicap. Ce cours a été conçu pour des élèves en école de culture générale et de commerce, et notamment pour des élèves ayant choisi l’option socio-éducative, c’est-à -dire des élèves de 16-18 ans qui ont travaillé et qui travailleront probablement par la suite dans le domaine social, avec des enfants, des adolescents en difficulté, des handicapés ou encore des personnes âgées. Dans ce contexte, l’objectif de ce cours est de prendre conscience de la notion de différence, et de réfléchir à différentes attitudes morales à l’égard de la différence et du handicap. L’objectif est également de développer l’empathie et le respect de l’autre. Le cours est basé sur la lecture de l’Eloge de la faiblesse, ouvrage écrit par Alexandre Jollien en 1999. Pour mieux comprendre sa pensée, je me réfère également aux différentes chroniques qu’il a écrites dans différentes revues, et qui sont disponibles sur son site internet. Il existe également, disponibles sur internet, quelques émissions de télévision dans lesquelles on voit Alexandre Jollien s’exprimer plus ou moins longuement par exemple Les grands entretiens » de la RTS. Finalement, en écho au discours d’Alexandre Jollien, la lecture de Vivre à corps perdu, de Robert Murphy, est très intéressante, et rejoint en de nombreux points les réflexions d’Alexandre Jollien. Qui est Alexandre Jollien? Ecrivain et philosophe suisse, handicapé de naissance, il a vécu 17 ans dans une institution pour personnes infirmes moteur cérébral. Dans son ouvrage, à travers un dialogue fictif avec le personnage de Socrate, il raconte et analyse les années passées dans cette institution, ainsi que son combat pour échapper au destin qui lui était promis, le destin d’un rouleur de cigares. Dès les premières pages, il revient sur sa naissance et son handicap, décrivant, selon ses propres mots, l’étrange créature que je suis » Eloge de la faiblesse, Marabout, 2011, p. 23. Voici les termes qu’il utilise pour se décrire O bon Socrate, j’étais tellement différent des autres je ne marchais pas du tout. Je m’exprimais bizarrement. La précision de mes mouvements laissait à désirer. Somme toute, je n’étais vraiment pas normal » A. Jollien, Eloge de la faiblesse, p. 23. Différent, bizarre, étrange, voilà comment Alexandre Jollien se décrit lui-même. Mais il utilise également un terme sur lequel Socrate aimerait s’attarder il dit n’être vraiment pas normal ». Il ne marche pas normalement, il ne parle pas normalement, il ne bouge pas normalement, etc. Mais qu’est-ce que cela veut dire, normalement »? Qu’est-ce que la normalité? Qu’est-ce que cela signifie être normal »? Qu’est-ce que la normalité? A l’aide de quelques images, et d’une courte vidéo, j’aimerais réfléchir dans un premier temps sur la notion de normalité. Peut-on définir la normalité? Comment définir la norme? A la demande de Socrate, Alexandre Jollien définit ainsi ce qui est normal qui est conforme à la majorité ou à la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Alexandre Jollien définit ainsi la norme ou ce qui est normal comme ce qui correspond à la moyenne, à ce que la majorité des gens font ou à ce que la majorité des gens sont. Par exemple, il est normal de marcher ou de parler lorsqu’on est un être humain, car la majorité des êtres humains marchent et parlent. Certes, il y a des exceptions, mais c’est la norme, et en ce sens, les handicapés physiques, qui ne peuvent pas marcher ou ne marchent pas correctement comme Alexandre Jollien, qui ne peuvent pas parler ou ne parlent pas correctement comme Alexandre Jollien, ces handicapés ne sont pas normaux. Une personne est anormale dès lors qu’elle diffère de la moyenne, dès lors qu’elle s’éloigne, plus ou moins, de ce que la majorité des gens sont ou font. On remarque dans cette définition la relativité de la normalité ou anormalité. On est normal ou anormal par rapport à la majorité ou la moyenne, c’est-à -dire par rapport aux autres. Soit on leur ressemble, et dans ce cas on est considéré comme normal, soit on est différent, et dans ce cas on est considéré comme anormal. Ce qui détermine ma normalité ou mon anormalité, c’est la différence par rapport aux autres. Si la différence est trop grande, je suis considéré comme anormal. Normal qui est conforme à la majorité ou à la moyenne des cas ou des usages; ce qui est habituel, familier » Eloge de la faiblesse, p. 25. Mais si l’on s’intéresse maintenant à ces deux enfants, dont la couleur de peau est différente. Lequel des deux enfants est-il normal? Quelle est la norme, dans ce cas? A quels autres » va-t-on pouvoir se référer pour juger si ces enfants sont normaux? A la fin de l’Eloge de la faiblesse, Alexandre Jollien revient sur sa première définition de la normalité pour la compléter. En effet, on ne peut pas définir ce qui est normal ou non de manière absolue, sans tenir compte du contexte dans lequel vit l’individu . Ainsi, en ce qui concerne la couleur de peau, le garçon de gauche sera considéré comme normal, c’est-à -dire proche de la majorité ou de la moyenne, dans tel ou tel pays européen. Par contre, c’est le garçon de droite qui sera considéré comme normal dans telle ou telle région du continent africain, par exemple. Il est donc difficile de définir l’anormalité exclusivement par rapport à la conformité aux règles d’une et une seule société, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. Comme le montre l’image ci-dessus, la normalité est relative. Plus précisément, elle est relative au contexte dans lequel nous vivons. Ce qui est normal dans un pays ou dans une culture est tout à fait anormal dans un autre pays ou une autre culture Il est donc difficile de définir l’anormalité exclusivement par rapport à la conformité aux règles d’une et une seule société, car celles-ci peuvent varier » Eloge de la faiblesse, p. 94. C’est la relativité de ce que l’on considère comme normal » ou anormal » que cette image et la vidéo que je vais vous montrer maintenant veulent mettre en avant. Cette vidéo intitulée Et si ta normalité était un handicap » met en scène une personne considérée comme normale », c’est-à -dire sans handicap particulier, et qui, placée dans un contexte où la majorité des personnes sont handicapées, se retrouve elle-même en situation de handicap. Sa normalité » devient un handicap dans un environnement où tout est prévu pour des personnes handicapées. C’est-à -dire que dans ce contexte, les handicapés sont les personnes normales », et la personne non-handicapée est anormale ». Pour conclure sur cette notion de normalité et de norme, on voit donc que la norme est variable, car elle est relative au contexte dans lequel on se situe. En effet, on n’est anormal que par rapport à une norme. Or, cette norme change, varie, d’une société à l’autre. Voilà pourquoi Alexandre Jollien conclut son dialogue sur une absence de réponse à la question finale de Socrate, qui voudrait qu’Alexandre lui prouve qu’il est normal Eloge de la faiblesse, p. 95 – Alexandre, où est précisément la frontière entre anormalité et normalité? – Je dois t’avouer que je l’ignore. – Alexandre, j’ai une idée. Après cela, nous serons fixés sur la normalité. Où que je me rende, en quelque situation que je me trouve, tout le monde me considère comme un marginal, un anormal, et me traite comme tel. Pourtant, je marche droit, je respecte les lois… Prouve-moi, démontre-moi que je suis, en tout point, tout à fait normal! [Mutisme d’Alexandre] L’incapacité d’Alexandre Jollien à prouver la normalité de Socrate montre la difficulté voire l’impossibilité qu’il y a à définir ce qui est normal ou non. Mais au-delà de cette difficulté, c’est le danger d’une telle catégorisation que le philosophe dénonce. Le regard de l’autre du handicap physique au handicap social Quels sont les effets de la distinction normal/anormal? Pour mieux comprendre le danger d’une telle distinction, il faut comprendre l’influence que le regard de l’autre peut avoir sur moi. Pour cela, je vous propose de lire un passage de l’Eloge de la faiblesse, dans lequel Alexandre Jollien raconte comment il a appris à faire du vélo. – Un matin, me rendant à l’école de commerce, plein d’envie, je regardais les cyclistes me dépasser. Je conçus bientôt un projet. Les potentialités immenses qu’offrait un tel engin m’intéressaient assurément. – Ne m’as-tu pas dit que tu tenais à peine debout? – Le médecin me fit évidemment la même remarque et décréta le vélo “impossible“. J’informai, malgré tout, mon père de mon intention téméraire… puis après d’ultimes préparatifs, je programmai l’expédition. Avec force jurons et après de longues heures d’entraînement risibles, j’étais enfin paré pour de nouvelles aventures. Au mépris du diagnostic médical je parvins à tenir sur deux roues. … – As-tu constaté que tu devais non seulement braver la difficulté, mais aussi les a priori que nous projetons sur la réalité? – D’où mon intérêt pour la philosophie. Je devais m’armer pour combattre toutes les étiquettes que, sans cesse, on nous collait. Eloge de la faiblesse, p. 35-36 Face à un problème, en l’occurrence, apprendre à faire du vélo, Alexandre Jollien rencontre un certain nombre de difficultés. Cet épisode montre les deux sources de difficulté auxquelles doit faire face un handicapé au quotidien 1° Les difficultés viennent tout d’abord de son handicap physique, puisque la coordination des mouvements requise pour faire du vélo n’est pas parfaitement maîtrisée par Alexandre Jollien. 2° Mais à ces difficultés liées directement au handicap physique s’ajoute une difficulté supplémentaire. En effet, les a priori du médecin qu’Alexandre doit combattre rendent plus difficile l’apprentissage. Le fait que les autres jugent Alexandre incapable de faire du vélo rend encore plus difficile l’apprentissage du vélo par Alexandre. Le regard de l’autre, et ici en l’occurrence son jugement, ses a priori, ajoute une difficulté supplémentaire. Au handicap physique s’ajoute un handicap social, dont la source est précisément le regard de l’autre. De la pitié à l’amitié quelle attitude envers le handicap? Face à ces critiques formulées par Alexandre Jollien, quelle attitude adopter vis-à -vis des personnes handicapées? Si le regard de l’autre est si important et peut engendrer un handicap aussi fort, parfois plus fort que le handicap physique lui-même, comment changer notre regard face au handicap? Comment dépasser cette distinction normal/anormal qui engendre le handicap social que l’on vient de décrire? Le passage suivant, qui compare deux attitudes face au handicap, permet de comprendre la position d’Alexandre Jollien à ce sujet Curieusement, mes amis authentiques ne se trouvaient pas parmi les premiers de la classe, ni parmi les dociles, mais bien chez les derniers, les indisciplinés, ceux qui ricanent “tout derrière“, ceux qui savent se montrer cruels. Ceux-là mêmes manifestaient à mon endroit une tendresse, une innocence, un amour que je n’ai jamais trouvés ailleurs. Leur façon de m’aider, d’entrer en contact avec moi revêtait une forme de nudité. Ce n’était pas la pitié des petites vieilles qui me donnaient cent sous ce qui du reste ne me déplaisait pas toujours, ni l’altruisme ostentatoire du fils à papa qui démontre sa bonne éducation, son savoir-vivre. L’amitié du cancre était maladroite, discrète, sincère. Il se confiait à moi et j’osais me livrer à lui. Je me rappelle toujours cet esprit rebelle à qui j’adressai ma salutation habituelle “Sois sage.“ Un jour, il me répondit “Et toi, marche droit!“ Cela me procura un plaisir extrême. Il m’estimait pour moi-même et n’avait pas pris les pincettes que prennent ceux qui me sourient béatement quand, à la caisse, je paie mon paquet de spaghettis aux herbes. Il y a des sourires qui blessent, des compliments qui tuent. Eloge de la faiblesse, p. 45 La vie d’Alexandre Jollien, en tant qu’il est handicapé, et en tant qu’il est considéré par les autres comme une personne anormale », est une succession de combats contre les préjugés, contre l’attitude de ceux qui lui imposent cette image d’handicapé et qui le limitent à son statut d’handicapé. La pitié, dénoncée par Alexandre dans cet extrait, est exemplaire de cette attitude celui qui a pitié de l’handicapé l’enferme dans son statut d’handicapé, alors qu’une amitié sincère le considérera pour lui-même, au-delà du handicap. La relation entretenue entre Alexandre et ceux qui ont pitié de lui n’est pas sincère, elle est artificielle, et place toujours Alexandre en position d’infériorité. Voilà pourquoi il condamne la pitié. Au contraire, la relation qu’Alexandre entretient avec les cancres est authentique, sincère. Ils restent eux-mêmes et agissent de manière spontanée avec Alexandre malgré son handicap. Ce n’est pas parce qu’Alexandre est différent qu’ils vont agir différemment. Et c’est ça qui plaît à Alexandre. Parce qu’ils osent répondre à Alexandre sans prendre des pincettes, parce qu’ils osent le provoquer, comme ils provoqueraient une autre personne. De la pitié à un comportement authentique, sincère, tel est le changement que doit opérer le regard de l’autre, s’il veut considérer l’autre pour lui-même, à part entière, et non seulement pour son handicap ou sa différence. Cette critique de la pitié, et l’importance de l’influence du regard de l’autre sur la personne handicapée est également exprimée dans le film Intouchables, qui met en scène la rencontre et finalement l’amitié d’une personne handicapée et d’un aide soignant qui, au-delà du handicap et des préjugés, au-delà de toute distance thérapeutique, va considérer l’autre pour ce qu’il est vraiment, c’est-à -dire une personne à part entière. Dans les deux extraits qui suivent, on voit clairement une différence entre l’attitude des différents candidats au poste d’aide-soignant et l’attitude de Driss, joué par Omar Sy. Dans ce premier extrait, les réponses des candidats ne tiennent pas vraiment compte de l’autre, de ce qu’il veut et de ce qu’il est. Leurs réponses sont toutes faites, très théoriques aider l’autre », favoriser l’autonomie des personnes handicapés ». L’un d’entre eux va même jusqu’à demander si ce qu’il vient de dire est une bonne réponse. La pitié se lit également dans les remarques de certains ces personnes qui peuvent rien faire ». Il faut noter qu’aucun des premiers candidats ne s’adresse à Philippe, et ceux qui osent le regarder le font avec gêne et de manière très brève. On remarque également l’agacement de Philippe face à ces candidats. Par opposition, dans ce deuxième extrait, lorsque Driss entre, on voit une attitude toute autre. Il agit spontanément, il est sincère, authentique. Et surtout, il n’a pas pitié. Il parle à Philippe de manière directe, de personne à personne, sans prendre de gants. Il rappelle ces cancres qu’Alexandre Jollien décrit dans l’Eloge de la faiblesse. C’est le premier à s’adresser directement à Philippe, et non seulement à sa secrétaire. Un véritable dialogue va s’installer, dans lequel Driss n’hésite pas à critiquer directement Philippe Si vous connaissez pas, c’est que vous y connaissez rien en musique », vous, là , ça m’étonnerait que vous connaissiez Berlioz », Je vois que l’humour, c’est comme la musique, vous y connaissez rien en fait ». De même, face au handicap de Philippe, il ne prend pas de gants ah, c’est emmerdant ». Il va même jusqu’à oublier que Philippe ne peut pas se lever dans sa remarque finale vous levez pas ». Alors pourquoi Philippe choisit-il Driss plutôt que les autres candidats? Parce que ce que l’handicapé recherche, ce n’est pas la pitié, c’est une personne qui sera capable de le comprendre, de le considérer comme une personne à part entière et non seulement comme une personne handicapée, et qui va agir avec lui comme avec n’importe qui d’autre, c’est-à -dire comme avec une personne normale ». Ce que Driss ne fait pas, c’est la distinction normal/anormal qui est à la base de la pitié et du regard de l’autre qui enferme. Voilà pourquoi Philippe choisit Driss, choix que la lecture d’Alexandre Jollien nous aide à comprendre. L’Eloge de la faiblesse, ou comment se nourrir du handicap Après avoir étudié la distinction normal/anormal et proposé un certaine conversion du regard, qui, au-delà de la différence, considère l’autre pour lui-même et non plus seulement pour sa différence ou son handicap, Alexandre Jollien propose, dans l’éloge de la faiblesse, une certaine manière de vivre le handicap. Comment se nourrir du handicap, et faire de cette faiblesse physique une force mentale? Tel est l’enjeu de cet Eloge de la faiblesse. Et c’est sur ce point que j’aimerais conclure. Car si le regard de l’autre, dont nous avons parlé jusqu’à maintenant, peut être un poids immense, un véritable handicap handicap social, le regard que je pose sur moi-même peut être encore plus destructeur, encore plus paralysant. Quelle attitude adopter face à la faiblesse ou face à la différence? Affronter le regard de l’autre est une chose, mais comment affronter son propre regard? La faiblesse met l’être humain en face de nombreuses difficultés. La vie est une succession de défis qu’il faut relever. Face à la difficulté, deux solutions s’offrent à nous laisser tomber ou faire face à la difficulté. Or, pour Alexandre Jollien, faire face à la difficulté permet de se dépasser soi-même, de découvrir des facultés insoupçonnées comme de faire du vélo, bref, de s’épanouir. C’est en ce sens que l’on peut se nourrir de sa faiblesse. Au lieu de se laisser abattre par son handicap et ses difficultés, on s’en sert pour grandir, pour se développer, jour après jour. Enabled, not disabled. Ou comment faire de sa faiblesse physique une force mentale. Cette image montre le changement de perspective que l’on peut réaliser par rapport au handicap ici, celui qui utilise un fauteuil roulant n’est pas handicapé mais au contraire avantagé par rapport à la personne valide qui n’a qu’une simple chaise pour s’asseoir. C’est ce changement de perspective que la personne handicapée doit réaliser si elle veut se nourrir de sa faiblesse, et non se laisser détruire par elle. Pour Alexandre Jollien, il y a trois étapes à suivre, trois étapes sur le chemin de la réussite 1° Prendre conscience de sa faiblesse ou de sa différence. Connaître sa faiblesse est nécessaire si l’on veut en tirer profit, si on veut la dépasser. 2° Accepter sa faiblesse ou sa différence. Nier sa faiblesse ou sa différence ne la fera pas s’en aller. S’accepter tel que l’on est, dans sa faiblesse ou sa différence, est une étape nécessaire pour aller de l’avant. 3° Et demander de l’aide aux autres. Face aux difficultés, je ne suis pas seul, l’autre peut me venir en aide, si j’ose lui demander. Mais pour cela, il faut avoir pris conscience de sa faiblesse et l’avoir accepter, afin d’être capable de demander de l’aide Au coeur de ma faiblesse, je peux donc apprécier le cadeau de la présence de l’autre et à mon tour, j’essaie avec mes moyens de leur offrir mon humble et fragile présence. L’individu faible ne représente pas nécessairement un poids pour l’autre. Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d’en user judicieusement. Eloge de la faiblesse, p. 89-90 Pour Alexandre Jollien, la faiblesse a été une source d’inspiration comme le montre ses ouvrages, et une immense source d’amitié, comme il le rappelle à chaque page de l’Eloge de la faiblesse. L’amitié, rendue possible par cette ouverture à l’autre, est une aide précieuse pour la personne handicapée, une aide sur laquelle Alexandre Jollien ne cesse d’insister la faiblesse peut devenir féconde, génératrice d’amitié » Eloge de la faiblesse, p. 90. Pour conclure Pour conclure, j’aimerais vous faire écouter une chanson de Grand Corps Malade, un slammeur français qui, après un accident de la route, est devenu handicapé. Dans ces textes, il parle du handicap, et de nombreux thèmes abordés dans ce cours sont présents plus particulièrement dans ce texte, intitulé sixième sens ». On y retrouve l’importance du regard de l’autre, et cet appel à la conversion du regard il faut considérer l’autre pour lui-même et non seulement pour son handicap. Au-delà de la distinction normal/anormal, il faut changer d’attitude. Enfin, on retrouve cette idée qu’il faut faire de la faiblesse physique une force, et que ce sixième sens qui apparaît alors, c’est la joie de vivre, malgré le handicap, malgré la différence. Crédits Photo by Edward Cisneros on Unsplash; SAF-2006-D179, par Peace Corps, Government Works; Enabled, not disabled, par NaBHaN. Citer ce billet Maël Goarzin, "Handicap et différence la leçon d’Alexandre Jollien". Publié sur Comment vivre au quotidien? le 12 mai 2020. Consulté le 17 août 2022. Lien
Accueil / 42 Babel / La vie est bien trop courte ... La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là , pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment. » De Alexandre Jollien, philosophe et écrivain suisse. Activate to view larger image Joomla Templates & WordPress Themes - GavickPro
“On ne réalise la valeur de la vie que lorsqu’elle est menacée.” Laurent GounelleLa vie ne nous donne pas ce que l’on veut, mais elle nous donne les moyens pour être qui l’on est humaine. Persévérer est solitude devient mortelle pour celui qui met sa vie dans le regard des autres. Stéphane OwonaUne vie sans difficultés est une vie sans suspens. Simon LafageTa vie est un catalogue de voyages ose toutes les destinations. Gael CrutzenCitations courtes sur la vieLa vie est passée avant qu’on ait pu vivre. Citation de Victor HugoIl n’y a que deux façons de vivre sa vie l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle. Citation de Albert EinsteinLa plus belle cage ne nourrit pas son tu essayes de faire de ta vie un bilan comptable, ne retiens que les moments de bonheur sinon, tu risques de te plonger dans des remords profonds. Citation de Mostefa KhellafLa vie est un très long chemin qui réserve parfois des surprises inattendues, un petit rien vous fait apparaître le rayon de soleil que vous attendiez. Citation de Michaël AlainLa Vie est une question à choix multiples. Sonia LahsainiLa vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là , pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment. Alexandre JollienLa vraie vie est vécue lorsque de minuscules changements se produisent. Léon TolstoïCitations courtes sur la vieLa vie nous réserve un avenir incertain alors que la mort nous offre son contraire. Citation de Dom RocketsCe que l’on fait dans sa vie, résonne dans l’éternité. Gladiator de Ridley ScottEntre l’envie et le regret, il y a un point qui s’appelle le présent. Il faudrait s’entraîner à y tenir en équilibre. Sylvain Tesson9 citations, maximes ou pensées au hasardLes dernières citations publiées
La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là , pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas. La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment. » De Alexandre Jollien, philosophe et écrivain suisse. Explore topics
alexandre jollien la vie est bien trop courte